jeudi 30 juin 2011

X - 30 juin, 23h

Bon, bah j'ai pas le sida ni la tuberculose. Wooot !
Mis à part les quarante-deux dollars et quatre-vingt cents que ça a coûté, et le fait qu'en fait on n'avait pas du tout besoin de passer ces test pour obtenir un student pass, ben ça roule.

Je m'accorde une pause entre deux tutos fruity loops (ce mec est très bon, et son accent québécois est très drôle, mais j'ai quand même du mal à garder les yeux ouverts.. remarque, c'est peut-être à cause des trois Futurama regardés hier jusqu'à une heure du mat', mais comme je suis prévoyante je n'en regarderais que jusqu'à minuit ce soir!). Donc.

Ça y est, Alléluia, il a plu. Et attention, hein, pas la petite pluie de merde de Valenciennes du genre qu'on voit pas tomber de ce ciel uniformément gris et qui vous mouille en deux heures, non ! Je parle de la grosse pluie tiède de l'équateur, qui arrive alors qu'à cent mètres y'a encore du soleil, et qui vous sauce en moins d'une minute. Et je vous le dis, après une semaine de soleil lourd et intense, ça fait carrément du bien.

Restaus, arcades, passages dans les rues, magasins : tout est couvert, au cas où il pleuvrait. Pas con !

Sinon, je ne suis plus chef de projet. Meh. Mes progs (qui sont désormais ceux de Pierre) étaient tellement convaincus que j'étais une brêle en programmation (ce qui n'est pas loin d'être faux) qu'ils étaient plus que prompts à ne pas m'écouter (ce qui était très proche d'être con). N'ayant pas été fichue d'instaurer un management plus castrateur, j'ai passé la main à l'homme en rose, qui, lui, sait parler Unity. Donc, si ma fierté est toute ratatinée, le projet est reparti vitesse grand V ; je me charge désormais du management des graphs et du sound design, tandis que Pierre gestionne tout le reste avec un scrum scolaire mais efficace (backlogs, rushs d'une semaine, tableau des tâches et réu tous les matins à dix heures).
Notre objectif présent est la mid-presentation, qui aura lieu le 6 juillet : quatre-vingt cinq minutes de powerpoint et de prototype, en sachant que notre machin actuel est à peu près jouable. Le compte à rebours est lancé.. les progs seront-ils aptes à suivre leur nouveau rythme ? Devra-t-on demander à l'administration une coupure de facebook dans la salle ? Vais-je réussir à produire un remix de sons windows sur fruity loops ?

Les réponses au prochain épisode !

Saviez-vous qu'en cherchant "réponse au prochain épisode" sur google, on tombe à la deuxième page sur cette planche de Lune ?
Edit : depuis que j'ai posté mon article, cette image n'existe plus sur son blog o.o

dimanche 26 juin 2011

IX - 27 juin, 14h

Le thé glacé au lait c'est la vie.
Le sirop anti-toux pure menthe c'est la mort.
Un mix des deux c'est juste

VIII - 26 juin, Kung Fu Panda 2

Parce que les films en VF ne vaudront jamais la voix de Jack Black, même sous-titrée en mandarin. Inner peace, bro.



Y'a que la bouffe qui est vachement moins chère qu'au pays. La place de ciné est à onze dollars (je vous laisse faire la conversion en euros chez vous), six dollars pour ceux possédant une carte étudiant.
Chose amusante s'il en est, la réduc étudiante ne s'applique pas le week-end, ni en soirée à partir de six heures de l'après-midi. Et, bien entendu, nos heures de travail finissent précisément à cet horaire-là.
"Hey, sèche tes cours et viens au ciné, on te fera une réduc pour l'occaz !"

samedi 25 juin 2011

VII - 26 juin, 1h

Je suis actuellement en train d'attendre le chargement de la page www.ica.gov.sg, là où je suis supposée m'enregistrer pour l'obtention d'un student pass, document qui me permettra de rester plus de trois mois à Singapour (durée max d'un visa classique).
En attendant donc, un point sur le déroulé des projets, pour ceux que ça intéresse (puisqu'apparemment y'en a). Pour ceux qui n'en ont rien à faire de mon boulot, tant pis. Donc.

Pour Go Mine!, le projet dont je fais partie, ça roule à peu près.
Niveau game design, ça roule carrément : Pierre et Adrien bossent plus vite que vous n'aurez jamais vu aucun gd bosser. Le premier étant spécialisé dans la gestion de prod, et les deux étant très motivés, leur boulot va tout seul, et j'ai juste à leur préciser la priorité de leurs tâches. Ces dernières sont exclusivement tournées vers le game et le level design : définition d'une low version, remaniement complet du gameplay (sans toucher au core gameplay ni aux intentions de base), rédaction de behaviours, level design sous visio (qu'on a eu un mal de chien à faire installer, puisque nous ne sommes pas admin de nos sessions sur les ordis de la SIDM), et level building sous Unity à partir d'un zoo de prefabs créé par les progs. En résumé donc, ça marche bien : l'équipe originelle a rapidement compris l'apport que nous pouvions représenter, et ne se sont pas opposés à nos décisions, même radicales. Notre responsable pédagogique étant Philippe Blanchet, un prof enseignant également à Supinfogame, ben ça aide pas mal niveau com. Et niveau brainstorm de groupe, les cinq autres parlent peu mais quand ils parlent, c'est toujours au bon moment (et souvent pour nous dire qu'un truc n'est pas progable).
Côté prog, justement, c'est un chouïa hétéroclite. Comme mentionné précédemment, y'en a deux qui glandent pas mal. Le gros problème c'est que y'a un mec d'un autre groupe qui vient les aider et fait souvent le boulot à la place des deux bulots, et que ces deux hermaphrodites ne daignent même pas regarder ses manips, préférant jouer sur leurs téléphones portables. C'est extrêmement difficile à gérer, surtout que leur responsable prog (un prof, de ce que j'ai compris) leur a gentiment fixé comme rythme de travail, je cite, "cinq features par semaines". A ce rythme-là, on sera plus productifs si on crée un jeu de plateau. J'ai prévu une gentille petite réu de redressement lundi avec les deux, leur lead (qui, lui, est un foutu bosseur), et Zac (directeur créatif). Je leur avais déjà informellement demandé de changer leurs habitudes de travail, et ce plusieurs fois, mais il va apparemment falloir mettre les choses à plat plus officiellement. C'est dommage, vu que les rares fois où ils ont daigné bosser par eux-mêmes, ils ont vachement bien bossé. [L'enseignement de la section "game" étant divisé entre graphs et progs, le choix est assez limité en termes d'orientation ; rajoutez à cela le fait que les groupes de projets de fin d'études sont créés par l'école sans l'avis des étudiants, et là ça devient franchement démotivant pour certains. Vu que Darren et Kelvin consultent régulièrement l'aide de Unity quand ils prog, je suppose que leur fonction au sein du groupe ne résulte pas d'un choix très coopératif..]
Côté graphs, rien à signaler : Zac et Ky sont des flèches, et ne font de pauses que pour des recherches d'inspiration sur internet ou magazines spécialisés. Je m'étais placée entre eux deux pour surveiller leur fréquence de travail, au cas où ils auraient fait partie de la race des graphs ayant besion d'être poussés au cul, mais j'aurais mieux fait de me placer du côté des progs. Il est d'ailleurs très agréable de voir l'intérêt que porte Zac à la gestion de prod : ayant lui-même été chargé bon gré mal gré du rôle de chef de projet, il a été en charge de ce poste pendant deux semaines et continue à m'aider à gérer la team.
Côté gestion de prod, ben je gestionne la production. Même problème que pour visio, un mal de chien pour installer gantt project, et impossible de foutre une dropbox : le réseau de l'école est vicié d'interdictions en tout genre. Au moins disposent-ils de serveurs privés pour chaque projet (à la manière du snap de sig, mais un par groupe).
Et pour le sound design, enfin, ben je fais des tutos, je bosse fruity loops, et je pleure pas mal. Je me démerde bien pour les ambiances, mais créer de véritables mélodies est un supplice de tous les instants.

Voilà, voilà.. pour l'instant notre objectif est de pouvoir proposer un prototype de low version jouable pour la présentation de milieu de production, qui arrive dans deux semaines (les six et sept juillet, le projet se déroulant en trois mois seulement, puisqu'il s'agit d'une reprise d'un concept déjà travaillé).
Donc on travaille, on travaille et on travaille même le week-end, ce qui choque pas mal les autres membres de la team, pour qui bosser à la maison c'est juste inconcevable.




mercredi 22 juin 2011

VI - 22 juin, Ladies' Night

Cinq jeunes pucelles
Qui s'en vont dans la nuit,
La plus jeune d'entre elles
N'est pas puceau selon lui.

Car ce sont bien des hommes
Qui s'enfoncent dans l'inconnu,
Et ces cinq pauvres pommes
Courent après le cul.

Oui ce soir c'est la nuit des femmes
Boissons gratuites à volonté,
Avec l'alcool le sexe faible n'a pas d'âme
Et est plus facile à chopper.

Vaillants, nos cinq mousquetaires
Lavés, coiffés et pomponnés,
Chemise, polo et fil dentaire
Passe-moi ton déo s'il-te-plaît.

Mais les seuls qui vont pécho
En ce joyeux soir d'été,
Sont Myaou et Okojo
Puisqu'ils sont les seuls casés.

dimanche 19 juin 2011

V - 20 juin, 12h

Et parce qu'une fois n'est pas coutume, ce sera donc un article depuis le game lab, avec un superbe clavier qwerty (donc pas d'accents, desolee).

Le game lab ou nous travaillons est un grand box vitre ou se situent sept groupes de travail differents (des que je rentre aux dorms je reprends l'article et je rajoute des accents, c'est l'horreur). Ces groupes bossent sur leurs projets de fin d'annee, et trois d'entre eux beneficient de la presence des stagiaires francais (gaah, y'a pas de c cedille non plus).

lab
Les enchainements de game labs sont encadres par deux couloirs permettant d'observer se qui se passe a l'interieur.

Notre projet, que je ne peux pas decrire pour cause de NDA, et c'est bien dommage parce que, pour un projet etudiant, y claque sa maman chez les huskis. Donc, a ma gauche, mes deux graphs, Ky et Zac (prononcez "Zeh", tout comme un mac est un "Meh") ; ces deux mecs defoncent dans leur domaine, et le deuxieme fait meme de la gestion de prod en plus de ses heures de toshop. Cote prog c'est un peu plus moins equilibre : Daniel, le lead prog, est un bourrineur de premiere classe, mais Kelvin et Darren, ses "assistants", sont plus souvent sur leur telephone portable et facebook que sur Unity. Autant dire que je m'arrache pas mal les cheveux a leur sujet, mais c'est encore pire pour Adrien, qui doit bosser (en regime intensif), juste a cote d'eux. Je passe la plupart de mon temps a chercher ou est passe Darren.. Les progs ont d'ailleurs eu la bonne idee de monter un panneau pour savoir qui est ou : une punaise rouge pour Kelvin, une jaune pour Daniel et une bleue pour Darren. Les punaises se baladent sur des feuilles ou sont precises leurs differents lieux de peregrination : toilet, lunch, koufu break-time, macdo break-time, break, etc. Creatif.

Sur mon bureau trone un sablier ayant la particularite de s'ecouler du bas vers le haut. Un systeme ingenieux qui permet d'avoir un centre d'interet alors que mes progs n'ont toujours pas de tache assez importante pour les occuper tous les trois a la fois. Qu'ils en profitent, en attendant qu'on leur dise comment realiser la camera..

Sinon, le mot "archeologue" en anglais, ca s'ecrit "archaeologist", avec trois voyelles au milieu.

IV - 19 juin, 22h



Aujourd'hui, une petite épopée vers le Bukit Timah Nature Reserve de Singapour avec Myaou. Pour la petite histoire, ce parc est l'un des deux seuls bouts de forêt tropicale jamais conservé dans une grande ville (le deuxième est à Rio). Enfin, "bout", c'est vite dit, paske le bestiau fait un peu plus de trois mille hectares.

Donc, déjà pour y aller c'était le bordel, car le taxi que nous avons choppé pour aller là-bas ne savait pas où c'était, ni même ce que c'était, et nous a donc largué en pleine avenue pour que l'on puisse héler l'un de ses collègue. Nous avons donc dû attraper un autre taxi alors que le feu était vert et que le véhicule commençait à avancer. Le conducteur ne savait pas non plus où se trouvait le parc, mais ne nous l'a avoué qu'après 11 dollars de course, moment où il se décida à appeler un ami pour lui demander où était le machin.

Il n'y a que très peu d'endroits alloués aux taxis, mais ces derniers sont tellement nombreux dans les rues qu'il suffit de lever le bras pour en chopper un de libre (leur machin sur le toit est vert).

Une fois arrivés, on adore immédiatement. C'est beau, c'est vert, c'est grand, il fait chaud et humide et y'a des moustiques et ça c'est moins cool, mais on s'en fout parce que merde, c'est vraiment vachement cool. Dès l'entrée, un panneau nous propose différents trajets pour parcourir la jungle, classés par temps de parcours et difficulté de la randonnée : bleu, half an hour hour easy, vert, one hour easy to medium, rouge, one hour medium to difficult, et jaune, two hours difficult. Courageux, nous choisissons d'emprunter le sentier le plus long. Et nous avons tôt fait de découvrir que, non, ce n'est pas cette côte de trois cent mètres qui rend le chemin difficile, non, ce n'est pas non plus la durée du trajet, non plus, ce n'est pas sa longueur interminable ; les trucs vraiment difficiles, ce sont les escaliers.

Les marches sont irrégulières, autant en terme de hauteur que de longueur, que d'orientation et même de matériau. La photo représente probablement leur état il a cinq ans.

Après être passés par le sommet de tout Singapour (163m de hauteur, wouh !), nous empruntons un chemin portant le nom alléchant de "towards jungle fall". Après une montée d'une demie-heure interminable, nous nous attendions à une cascade digne du Niagara, mais ce qu'on a vu c'était une mini chute du genre canal d'évacuation tout desséché. Note pour plus tard : l'été, à Singapour, ben y'a pas beaucoup d'eau.
Sinon, on a vu plein de singes ! Ils vivent leur vie tranquille, en mode chuis petit, j't'emmerde, vazy je traverse la rue et je choppe ton sac et je vais sous une voiture et t'as les boules hahaha. Ils sont super rapides, et se fichent des humains comme d'une guigne. On peut donc les approcher de super près quand ils sont calmes (faut pas pousser non plus). On en a vu un qui a tenté sa meilleure descente d'une branche rachitique, laquelle était bien trop fine pour supporter son poids. Il a donc tenté de s'y agripper avec les dents, et s'est bien foiré, mais au moins il s'est vengé de la branche. Vilaine branche.

Il ne faut pas nourrir les singes, même si ils sont tout mignons.

Et pour conclure, la sauce thaï c'est trop cool.

samedi 18 juin 2011

III - 18 juin, 23h

Trois jours se sont écoulés.. trois jours n'ayant laissé quasiment aucune place au repos, et encore moins au temps perdu, mais un peu au recallage horaire. Trois jours chargés en évènements, en émotions, et en moments tellement inoubliables que j'ai vachement la flemme de les décrire.

J'ai appris que, à Singapour :
- leurs foutus claviers sont en foutu qwerty,
- les passages piétons indiquent le nombre de secondes qu'il reste pour traverser avant le feu vert des voitures,
- les feux tricolores indiquent du vert, du vert et rouge, du vert orange clignotant, du vert clignotant, etc.
- les gens ne savent pas régler une clim en fonction de le température extérieure,
- un euro égale environ un point sept dollars singapouriens,
- y'a vachement de variétés de thés glacés, et que le thé vert glacé au jasmin c'est tellement bon,
- l'eau pure est super chère,
- l'alcool est encore plus cher,
- ne suivant pas les jours fériés du calendrier chrétien, les dimanches sont tout aussi actifs que les samedis,
- et les queues des chats sont toutes tordues.

Au boulot, il s'est passé que :
- je suis passée manager du projet (mainmise sur la gestion de prod et assistant producer inclus), et je kiffe. Grave.
- nous avons tous été pourvu d'un badge magique permettant d'entrer à Nanyang Polytechnics de nuit par un portail super sécurisé (fun fact : dix mètres plus loin, le mur d'enceinte laisse place à de l'herbe parfaitement traversable sans badge, mais attention ! La sécurité y a bien évidemment pensé, et il est donc strictement interdit de marcher sur l'herbe - haha).
- nous devions tous passer une visite médicale pour des formalités d'immigration (prise de sang, radio de poumons, file d'attente d'une heure et demie..). Trois d'entre nous, dont moi-même, ont eu le temps de la faire avant qu'on nous annonce qu'en fait non, désolé, c'est pas nécessaire et vous avez claqué quarante-deux dollars pour rien, mais au moins vous saurez si vous avez le sida ou la tuberculose.
- Yi Xiong, notre "quality assistant" (en gros un technicien multi-fonctionnel), va finir par exploser à force de courir à droite et à gauche pour satisfaire nos vils désirs de designers français. Ce mec est un superman dont la parole sacré peut vous débloquer l'accès à n'importe quel logiciel.
- on a passé notre samedi aprem avec l'un de nos anciens profs de SIG : barbecue, bananes, piscine géante, énormes bouées, jolis poissons, adorables petites filles et très beaux coups de soleil.
- Myaou est très fort au ping pong, et Rémy est encore plus fort, et moi je suis une grosse brêle.

Voilà, ça résume bien, je peux aller dormir.

mardi 14 juin 2011

II - 15 juin, 9h

Il est neuf heures du matin, je suis réveillée depuis trois heures..

Nous avons passé une grande partie de la journée d'hier à visiter les environs de l'université. Guidés par un professeur pour qui efficacité du tour de Singapour égale vous perdre en empruntant plein de rues, dans pleins de sens, et en vous indiquant ponctuellement où on est par rapport à l'école, nous avons tant bien que mal exploré les environs.

Singapour est composé d'avenues tirées au couteau, qui se croisent en formant des angles droits parfaits. Elles se rapprochent d'autant plus du modèle américain par leurs noms, qui se composent d'un nom dépendant du quartier et d'un numéro désignant la voie (Ang Mo Kio 5 et Ang Mo Kio 8, par exemple, sont les deux avenues bordant le côté extérieur de l'université).
Les magasins de nourriture pullulent dans des lieux précis et sont ouverts jusqu'à dix heures du soir ; les supérettes, quant à elles, tournent vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le prix de la nourriture est terriblement bas : deux dollars le plat du peuple, trois cinquante à la cantina du campus et jusqu'à dix dans un petit restaurant. Le dollar singapourien fluctue entre un sept et un huit euros, ce qui nous permet de constater à quel point c'est vraiment, vraiment pas cher. D'ailleurs, nous n'avons pour l'instant vu que peu de restaurants : la vente à emporter et le stand-up eating semblent être religion (de fait, nous n'avons pas fait exception à la règle).
Nous avons acheté des cartes de transport Eee-Link, des cartes magnétiques faisant office de Navigo dans la capitale malaisienne. Ces pass donnent accès au métro, au bus, et à certaines réductions en magasin. Tout comme la Navigo, il ne s'agit pas d'un abonnement forfaitaire, mais d'une carte rechargeable en crédits dans les bornes prévues à cet effet. La Eee-Link coûte sept petits dollars et demande un crédit initial de cinq dollars. Le guichetier, un homme d'âge mûr, n'a pas eu à nous parler : c'est une voix de femme enregistrée qui annonce le produit choisi et son prix (le décalage entre le son et ce que nous avons sous les yeux est d'ailleurs une surprise assez inattendue).

Je retourne de ce pas explorer les environs, histoire de savoir si je suis capable de retrouver tout ça toute seule.

I - 14 juin, 13h

"Ladies and gentlemen, your attention please. We are currently reaching Singapore's airport, please fasten your seat belts..."


Après douze heures de vol en compagnie de six collègues, un boeuf sauté, trois paquets de chips, une madeleine, deux verres de vin, treize d'eau, un poulet braisé, des nouilles, une salade de fruit et un total de quatre films dont le remake chinois deCe que veulent les femmes, c'est enfin l’atterrissage en terre malaisienne.
Le départ s'est effectué la veille, à Charles de Gaulle, vers midi ; nous sommes désormais à Singapour et il est six heures quarante du matin, soit minuit quarante au bercail. Et la journée ne s'annonce pas vide.



La raison de ma présence sur le continent indonésien est un stage en game design dans le cadre d'un échange entre Supinfogame (mon école en France) et la School of Interactive and Digital Media (où je me trouve actuellement). Passons les détails administratifs qui font que nous devrions rester trois jours de plus que les trois mois alloués par un visa normal et que ça va nous enfler les cocotes, grave, et penchons-nous plutôt sur les occupations venues et à venir.
Notre mission, puisque nous l'avons acceptée (tant et si bien à l'aveugle que ma lettre de motivation ne visait aucun poste en particulier), consiste à participer à l'élaboration et à la release de jeux faisant office de projets de fin d'année à la SIDM. Le pitch : vous avez trois mois pour réaliser ce truc, vous n'êtes que deux programmeurs et deux graphistes, et après deux semaines de taff on vous enverra des stagiaires français pour extraire les pépins à la racine.

Nous sommes donc sept sur onze à avoir été choisis pour relever le défi :
- Adrien, le plus jeune du groupe, d'un tempérament calme et capable de porter chemise noire, pantalon noir, chaussures noires et cheveux longs noirs en plein cagnard. Ce mec, c'est un survivant. Je pense que si l'apocalypse venait et détruisait tout sur son passage, il serait encore là après. Nous allons travailler sur le même projet. Fun Fact : en temps normal, il se trimbale un attirail d'amateur de heavy metal.

- Guillaume, l'homme à la tête brûlée et à la langue de feu. Cette métaphore sophistiquée signifie que quand ce jeune homme n'aime pas quelque chose ou quelqu'un, il le dit. Parallèlement, il ne sourit que s'il est vraiment très content. Mais alors, très content. Fun Fact : son prénom est carrément imprononçable par les locaux, qui l'appellent "William". Fun Fact 2 : il a grandi en Malaisie.
- Hubert au nom russe. En plus de porter un nom de famille très distinctif de l'est, Hubert est un grand homme. Littéralement. Si l'un d'entre nous venait à se perdre dans la foule, il lui suffirait de chercher cette tête connue, flottant avec nonchalance quarante bons centimètres au-dessus des autres. Fun Fact : il a la coupe de cheveux du mec de la pub pour le gel Mèche Lover.
- Myaou, mon chaton d'origine asiatique qui n'était plus venu en Malaisie depuis huit ans et porte des vêtements que ça se voit pas qu'il transpire et que je l'envie. Ses origines font également que c'est souvent vers lui que les gens se tournent en cas d'incompréhension communicative. Fun Fact : catégorisé petit en France, il est pourtant plus grand que la plupart des singapouriens. 
- Pipou, l'homme en rose, le deuxième avec qui j'aurai à travailler. Il ne s'habille pas vraiment en rose mais a des hauts roses, enfin il ne les met pas tout le temps mais quand c'est le cas ça se voit et ça lui va à peu près bien. C'est un très bon manager (Pipou, pas le rose). Fun Fact : il aurait voulu aller au concert des Black Eyed Peas le 22 juin.
- Rémy. D'origine corse, il a un nez corse et aime parler de game design en soirée. Il est particulièrement doué pour trouver des vannes saugrenues aux moments les plus opportuns, et entretient une affection toute particulière pour les Monsieur et Madame ont un fils. Fun Fact : il a fait toujours mine de prendre les choses sérieusement, quelque soit leur domaine.
- et moi-même, pour vous servir.